- HENRI III (roi d’Angleterre)
- HENRI III (roi d’Angleterre)HENRI III (1207-1272) roi d’Angleterre (1216-1272)Fils aîné de Jean sans Terre, mis en possession de sa couronne grâce à une intervention pontificale et à l’appui militaire de certains barons, Henri III connaît un règne perpétuellement troublé par des révoltes et voit son autorité bafouée et discutée. C’est un roi faible de caractère et volontiers soumis aux avis de favoris, cosmopolite dans sa pensée et dans ses goûts, très attaché à la papauté; favorable à l’intrusion d’étrangers volontiers nommés aux grands offices et aux bénéfices épiscopaux, il suscite des réactions xénophobes. Partageant avec nombre de grandes familles anglaises le rêve de reconquérir les terres autrefois tenues par sa dynastie en France, il doit accepter, en 1259, le traité de Paris qui ne lui laisse que la Guyenne, les diocèses de Limoges, de Cahors et de Périgueux. Longtemps divisés, les opposants réussissent, en 1258, à regrouper leurs forces derrière Simon de Montfort, comte de Leicester, et le «Parlement fou» impose à Henri III la renonciation à la plupart de ses droits, la soumission aux directives d’un Conseil oligarchique (Provisions d’Oxford). Pendant huit années, le souverain, tantôt prisonnier de grands vassaux, tantôt rendu à une précaire liberté, devra laisser se développer une anarchie féodale et seule l’énergie de son fils Édouard, qui obtient victoire sur victoire, en particulier à Evesham en 1265, et impose la paix de Kenilworth en 1266, sauvera la couronne. Les longues luttes civiles ont favorisé la croissance de l’institution parlementaire: le parti du roi comme celui de Simon de Montfort ont cherché à obtenir l’appui de chevaliers et de députés des bourgs en les convoquant au Parlement. Souverain lettré, ami des arts, initiateur de la construction de l’abbaye de Westminster sous sa forme définitive, contemporain d’une prodigieuse vie intellectuelle, Henri III reste pourtant le symbole de l’incapacité et de la faiblesse.
Encyclopédie Universelle. 2012.